Une levée de fonds (quelle soit son stade : seed, série A, série B…) est une étape-clé dans la vie d’une start-up ou de toute entreprise, et nécessite une grande préparation.
Une levée de fonds se déroule, de façon détaillée, selon les 5 étapes suivantes :
0- Choix (ou non) de l’intervention d’un intermédiaire
- Contact par les managers de une ou plusieurs banques d’affaires ou acteurs en corporate finance
- Présentation initiale du projet, des enjeux et de l’environnement concurrentiel, du stade de développement du projet
- Cadrage du process
- Pré-ciblage des investisseurs potentiels selon le montant levé et le secteur d’activité (fonds VC, recours éventuels à des business-angels)
- Signature du mandat avec une banque d’affaires
Dans le cas d’un recours à une banque d’affaire, celle-ci interviendra par la suite, éventuellement à la carte selon le mandat signé (une intervention en seed sera généralement plus légère) pour :
- structurer le process de levée de fonds
- supporter et challenger le management (notamment dans la présentation de son projet et des différents supports)
- cibler/contacter les investisseurs et assurer la relation
- coordonner le process et les différents intervenants impliqués jusqu’au closing
Selon une étude, en 2018, 52% des levées de fonds de plus de 2.5 m€ réalisées par des start-ups étaient conseillés. Voir l’étude.
1- Préparation de la levée de fonds
- Etablissement d’un business plan et d’un plan de trésorerie prévisionnelle
- Evaluation pré-money (DCF, multiples de comparables, …)
- Rédaction de l’executive summary et éventuellement d’un memorandum plus détaillé (présentation aux investisseurs contenant : positionnement de l’entreprise et de son marché, SWOT, CV hommes-clés, synthèse des éléments financiers et du business plan, emploi prévisionnel des fonds, …)
- Check-up de la situation financière de l’entreprise, recensement et réparations d’éventuels points sensibles ou bloquants
- Etablissement d’une situation comptable intermédiaire, qui servira de base aux due diligences comptables et financières
- Début de préparation d’une data-room (souhaitable dès ce stade)
- Préparation du discours du management et training
2- Ciblage et premières prises de contact
- Ciblage / identification des investisseurs potentiels selon le profil du projet de levée de fonds
- Prise de contact et recueil des marques d’intérêts
- Signature d’un accord de confidentialité (NDA) avec les investisseurs souhaitant recevoir le dossier détaillé
3- Présentations et négotiations
- Présentation et rencontre avec les investisseurs qui confirment leur intérêt après étude du dossier détaillé
- Présentation détaillée du BP et des enjeux : “vente” du projet aux investisseurs
- Confirmation de la compatibilité managers / investisseurs, de l’alignement de la vision et des intérêts
- Etablissement et signature d’une LOI / Term sheet, généralement non binding et définissant une éventuelle exclusivité dans une fenêtre temporelle définie
La LOI définira le cadre projeté de l’intervention de l’investisseur. Dont le prix pre-money proposé, les conditions annexes éventuelles (par exemple, entrée d’autres d’investisseurs) et les grands principes du pacte d’actionnaire à signer.
4- Due diligences
- Finalisation de la data-room par le management et ses conseils (expert-comptable, avocats,…)
- Ouverture de la data-room aux investisseurs et à leurs conseils
- Due diligences (audit par les investisseurs) : social, fiscal, juridique, comptable, financier, environnemental
- Confirmation finale de l’intérêt des investisseurs, conditions suspensives éventuelles
5- Signing/Closing de la levée de fonds
- Rédaction et négociation de la version définitive des accords : pacte d’actionnaires, protocole d’investissement et GAP (Garantie d’actif et de passif) éventuels, modifications statutaires, …
- Signing (si choix d’un process en 2 étapes : signing / closing). Le signing est une étape “binding”
- Signature des accords définitifs et virement des fonds : closing.
Après la levée de fonds : les actions post-closing
Retour à la vie normale pour les managers ! Enfin, si l’on peut dire, car il s’agit maintenant de “se-focuser sur le business”, de performer et délivrer, et de mettre en place l’éventuelle nouvelle gouvernance définie par le pacte d’actionnaires.
- Mise en route des nouveaux organes qui auront été définis (“Board” : Conseil d’administration, conseil stratégique)
- Respect des droits d’information et de décision accordés au board et aux actionnaires, qui constituent de nouvelles contraintes pour les managers
- Nomination éventuelle d’un commissaire aux comptes ou d’un co-CAC dans le cadre de la mise en place d’une consolidation financière
- Mise en place de clôtures comptables mensuelles ou trimestriels, d’un reporting, d’une procédure budgétaire, nécessitant la création ou la structuration d’une direction financière, recours à un DAF externalisé.
- Réaliser les actions correctrices post-closing éventuellement définies dans les accords (souscription d’une assurance RCMS pour les mandataires sociaux, avenant aux contrats de travail, transfert de noms de domaines, etc…)